Aux mères des disparus

 

Aux Mères, pour leurs enfants disparus; 1er décembre 1977.

 

 

La douleur dans la vie de l’Église

 

Frères, en cette heure, le Christ Rédempteur a besoin de la douleur humaine, Il a besoin de ces saintes mères qui souffrent, Il a besoin de l’angoisse de ces prisons où existent les tortures. Bienheureux les élus pour poursuivre sur cette Terre la grande injustice du Christ qui continue de sauver le monde. Convertissons cela en Rédemption. Cette heure est pour nous, frères, une heure bénite parce que c’est comme si nous injections la douleur de ces mères dans la vie de notre Église. Cet offertoire que nous allons faire maintenant, où le pain et le vin représentent la prison, l’angoisse, la douleur de tant de mois sans nouvelle de leurs fils, va se convertir en la douleur du Christ sur le Calvaire, sur notre autel. Et je vous assure que ce jour, cette sainte douleur de tant de foyers qui souffrent d’être injustement devenus orphelins, est aussi la douleur qui l’alimente, qui injecte de vie, d’amour de Dieu, cette Église qui prêche l’espérance, qui nous dit de ne pas devenir désespérés, que les jours de justice doivent venir, les jours où Dieu triomphera sur l’injustice humaine, l’iniquité infernale des hommes. 01/12/77, p.16, III.

 

 

Marie, symbole du peuple qui soufre

 

Le prophète dit Ă  Marie : « Tu vas ĂŞtre victime d’une injustice, tu vas souffrir Ă©normĂ©ment, mais cet enfant sera le Salut du monde. Â» C’est lĂ  que se trouve le secret, frères, la douleur est inutile quand on souffre sans le Christ, mais lorsque la douleur humaine poursuit celle du Christ, celle qui continue de sauver le monde, elle est comme la douleur de Marie : sereine, remplie d’espĂ©rance. MĂŞme lorsque tout n’est que dĂ©sespoir Ă  l’heure de la mort du Christ sur la Croix, Marie sereine, espère l’heure de la rĂ©surrection. Marie est le symbole du peuple qui souffre l’oppression, l’injustice, parce qu’il s’agit de la douleur sereine qui attend la rĂ©surrection, c’est la douleur chrĂ©tienne, celle de l’Église qui n’est pas d’accord avec les injustices actuelles, mais qui espère l’heure oĂą le RessuscitĂ© reviendra pour nous donner la RĂ©demption que nous attendons. 01/12/77, p.16-17, III.

 

 

Douleur et RĂ©surrection

 

Frères, l’Église n’est pas dupe, l’Église attend avec confiance l’heure de la RĂ©demption. Ces disparus rĂ©apparaĂ®tront. Cette douleur des mères se convertira en Pâques. L’angoisse de ce peuple qui ne sait pas vers oĂą il va, au milieu de tant d’angoisses, sera Pâques de la RĂ©surrection si nous nous unissons au Christ et si nous espĂ©rons en Lui. Les hommes ne peuvent pas construire seuls la libĂ©ration de notre Terre. […] C’est pour cela que je prĂŞche que nous devons avoir une foi très grande en JĂ©sus-Christ qui mourut pour payer toutes les injustices et qui ressuscita pour ensevelir dans sa tombe toute la mĂ©chancetĂ©, pour devenir la RĂ©demption de tous ceux qui auront Ă  souffrir et pour se faire espĂ©rance et Vie Ă©ternelle. Â» 01/12/77, p.17, III.

 

 

Optimisme et Foi

 

Auprès de ces saintes victimes, il y a, parce que la douleur sanctifie, des pĂ©cheurs.  MĂŞme s’il s’agit d’un criminel, on n’a pas le droit de le torturer. La douleur sanctifie parce qu’elle nous rapproche de Dieu. Approchons-nous, frères, aussi pĂ©cheurs que nous nous sentions, de la victime divine du Calvaire qui se rend prĂ©sent sur notre autel, pour Lui demander que son sang tombe comme une pluie de bĂ©nĂ©dictions et de consolations sur notre Patrie. Â» 01/12/77, p.17, III.