La Rédemption, Initiative de Dieu, Christ l’apporte aux hommes

 

Troisième dimanche du carĂŞme; 26 fĂ©vrier 1978; Lectures : Exode 17,3-7; Romains 5,1-2,5-8; Jean 4,5-42.

 

Il n’y aura pas de paix tant qu’on cherchera Ă  la construire par la rĂ©pression. Il y aura seulement la paix lorsqu’on respectera les droits humains, parmi lesquels est le droit naturel de participer Ă  la vie politique, au gouvernement des peuples pour travailler au bien commun de la nation, Ă  partir des dons que Dieu nous a faits. Se croire irremplaçable et ne pas vouloir que les autres collaborent est un obstacle duquel rĂ©sulte comme le dit Paul VI, des douleurs qui se lamentent comme des fruits de la violence. Â»

 

Qu’il soit bien clair, l’Église possède une finalité religieuse, et seulement de cette religiosité, de cette union avec Dieu, de cette prière, dérivent ses réflexions dans le domaine social, politique et économique. Aucun groupe de libération, aucun parti politique, aucune association, qui recherchent uniquement des fins terrestres, ne doivent utiliser l’Église et ses hautes fins religieuses. Personne n’a le droit de confondre les fins religieuses de l’Église avec les fins temporelles d’autres associations, même si parfois elles semblent coïncider. L’Église possède une mission transcendante, de laquelle nous parle intégralement la Parole d’aujourd’hui (Jn 4,5-42). 26/02/78, p.39, IV.

 

Le Christ nous enseigne à transcender la réalité immanente

Comme sont petites les vues de l’humain lorsqu’il ne regarde que l’immanence, les choses de la terre! C’est pour cela que je vous ai dit avant : ne confondez pas la perspective du Christ avec la perspective humaine, la libĂ©ration du christianisme avec les libĂ©rations temporelles, Ă©conomiques, sociales, politiques. Lamentablement, c’est le cri de la calomnie que nous entendons trop souvent contre l’Église, voulant confondre ses intentions droites et transcendantes. Semblables Ă  la Samaritaine paraissent les sots d’aujourd’hui : « L’Église se mĂŞle de politique, l’Église est subversive, l’Église prĂŞche aux pauvres. Â»

 

 

Frères, c’est la vision myope des libérations terrestres. Lorsqu’un groupe de libération cherche à manipuler l’Église à ses fins temporelles, il abuse de l’Église et elle ne se laisse pas faire. Également, lorsqu’un groupe d’intérêts ou de politique, de domination, cherche à utiliser la religion à ses propres fins, l’Église ne se laisse pas faire. C’est le Christ qui ne veut pas perdre ses perspectives d’éternité devant l’offre de la Samaritaine qui est une vision de soif. Il préfère sacrifier la soif de sa gorge, mais ne pas trahir la finalité de cette soif éternelle qu’Il veut satisfaire chez cette femme qui a soif de choses beaucoup plus grandes que de l’eau. 26/02/78, p. 47, IV.

 

 

Le Christ nous élève à une relation de foi

 

Qu’on nous vole les temples matériels, de cela est pleine l’histoire de l’Église. Ce n’est pas pour cela qu’elle est sur terre. L’Église c’est autre chose, dit le Christ, l’Église recherche les adorateurs de Dieu en esprit et en vérité. Cela peut très bien se faire sous un arbre, sur une montagne ou au bord de la mer. Où se trouve un cœur sincère qui recherche Dieu sincèrement, là se trouve la vraie religion.

Cela, mes frères, en scandalise plusieurs, parce qu’ils ont voulu attacher l’Église à ces biens matériels. C’est ce qu’on nomme prestige et fidélité à la tradition. Mais parfois ces choses sont en fait des trahisons à la vérité de l’Église. Dieu est Esprit et il n’a pas besoin des pouvoirs et des choses de la terre. Il recherche la sincérité du cœur. Un appel à la Samaritaine qui se convertit par-dessus toutes ses traditions et malgré toutes les controverses. 26/02/78, p. 48, IV.