Non à la violence; Funérailles de Carlos Molina

 

14 novembre 1977.

 

La cathĂ©drale est Ă  nouveau le signe de cette mère Église qui possède cette Parole d’amour, de tendresse, de consolation pour ceux qui souffrent parce qu’ils sont orphelins, pour ceux qui pleurent la sĂ©paration de la mort, parce que sa Parole n’est pas une parole humaine. C’est la Parole de Celui par qui tout fut crĂ©Ă©. C’est la Parole Ă©ternelle qui aujourd’hui se rĂ©pète, comme moribonde sur la croix, pour donner le Ciel Ă  celui qui le demande : « Aujourd’hui mĂŞme tu seras avec moi dans le paradis. Â» Peu importe au Christ qui est celui qui revient Ă  Lui pour lui demander pardon. Ce qui importe, c’est le sens sincère de cette conversion, car devant la grandeur de Dieu comme apparaĂ®t petite la grandeur humaine!

 

La violence est le fruit du crime peu importe d’où il provienne. La violence qui tue est péché. La violence qui tue n’est pas Dieu. La violence dérive du péché et celui-ci fut et entra dans le monde par Adam et toute sa descendance dont nous sommes. Nous portons donc de mauvais instincts dans notre cœur. Malheur à celui qui ne réprime pas à temps ces instincts. Qu’en serait-il alors, à l’heure de l’instinct de l’assassinat, du crime? Il s’élève comme une vague dans laquelle il n’existe plus de catégories sociales qui soient épargnées. Nous sommes tous exposés un jour, à sortir de notre travail la tête remplie d’idéaux, et à tomber, cribler de balles. Nous sommes tous exposés parce que s’est accrue cette vague de méchanceté. Personne ne l’a semée. Par le premier délit, le péché entra dans le monde, mais les hommes peuvent s’en libérer. Analysons ces instincts de méchanceté, qui sont toujours mauvais, quels que soient leurs mobiles.

 

Frères – si nous le sommes véritablement – travaillons pour construire l’amour et la paix, mais non pas une paix et un amour superficiels, d’apparence, mais un amour et une paix qui aient des racines profondes dans la justice. Sans justice il n’y a pas de véritable paix. Ici, donc, si nous voulons suivre le penchant du bien qui nous fait solidaires du Christ, efforçons-nous de tuer dans notre cœur ces mauvais instincts qui conduisent à ces violences et à ces crimes. Partageons la vie, l’amour et la paix sur la base de la justice. 14/11/77, p.325-326, I-II.